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en accord avec tous les traités qui seront conclus par le Gouvernement de la République ;

5o Sous serment solennel, il est convenu de favoriser et de maintenir l’Indépendance absolue de la Corée ;

6o Ceux qui passent outre les ordonnances du Gouvernement provisoire seront regardés comme ennemis de l’État.


2. — Anniversaire de l’Indépendance Coréenne


Un triste anniversaire : 3.000 arrestations

Le 1er mars étant le premier anniversaire du mouvement d’indépendance de la Corée, de nombreux résidents coréens de Tokio tinrent une réunion à la Y.M.C.A. coréenne. Cette réunion était considérée, par le poste de police de Nishi Kanda sous la juridiction de laquelle le lieu de réunion était placée, comme illégale, l’ordre fut donné de la disperser. Tous les Coréens présents à la réunion se dirigèrent alors vers le parc Hibiya et se groupant autour du kiosque à musique de ce parc poussèrent de vigoureux Mansei. Ils commençaient à peine à prononcer des discours quand la police intervint de nouveau et ordonna à la foule de se disperser. 53 Coréens, étudiants et étudiantes pour la plupart, furent arrêtés et conduits au poste de police pour y répondre du fait d’avoir tenu une réunion publique sans avoir obtenu, préalablement, la permission des autorités. Ils furent maintenus en état d’arrestation jusqu’à plus amples informations.

Une dépêche reçue de Taiku, par l’Asahi, dit que pour prévenir des désordres possibles à l’occasion du 1er mars, jour anniversaire de la déclaration d’indépendance de la Corée, plus de 3.000 Coréens, reconnus comme de caractère dangereux, furent placés en observation dans les quartiers de police. Un certain nombre d’agents de police, soit en uniforme soit en bourgeois, furent répartis dans la gare et autres points de la ville pour surveiller étroitement les mouvements des Coréens. Des perquisitions furent opérées. Toutefois, de nombreuses protestations furent reçues, par les autorités japonaises, émanant d’éminentes personnalités coréennes et se plaignant de l’intervention de la police dans leurs mouvements.

Grace aux précautions prises, la journée se passa à peu près tranquillement dans la plupart des grands centres.

(Journal de Pékin, 8 mars 1920.)
La Fête Coréenne

Vladivostock, 1er mars. — 20.000 hommes, femmes et enfants coréens environ ont pris part à la fête célébrant l’anniversaire de la proclamation de l’indépendance coréenne.

La ville coréenne est décorée avec des drapeaux nationaux et rouge.

La fête s’est ouverte par un meeting auquel prirent la parole les représentants de 32 organisations coréennes y compris des socialistes, la Ligue des femmes patriotes de la Croix Rouge, la Ligue féministe, l’Association de jeunes gens, etc.

Tous les orateurs soulignaient que par son union le peuple coréen réussira à se libérer et exprimaient l’espoir de fêter l’anniversaire prochaine en Corée.

Le représentant des socialistes coréens déclara : « Le principe de justice a triomphé en Russie. C’est par l’union avec les Russes que nous pourrons conquérir notre indépendance ».