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que les pays de langue anglaise ne laisseront plus longtemps la garde du Pacifique au Japon.

« Les relations anglo-américaines tendent de plus en plus à confirmer la méfiance du Japon envers la Grande-Bretagne, car on commence à comprendre au Japon, que dans l’avenir, l’Angleterre et l’Amérique coopéreront dans toutes les difficultés comme ils viennent de le faire dans la guerre.

« Depuis que la politique américaine en Asie Orientale est considérée comme contraire à celle du Japon, le Japon ne croit plus que l’Angleterre puisse entrer dans un arrangement de nature à porter préjudice aux Etats-Unis.

« Les Japonais reconnaissent aussi que la situation présente de leur Empire ne se serait jamais réalisée sans l’aide de l’Angleterre et de l’Amérique. »

(Chicago Tribune, Paris, 11 mai 1920.)

Les Dominions s’inquiètent du renouvellement du Traité anglo-japonais : « L’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zeeland s’inquiètent beaucoup de l’approche du renouvellement de l’alliance anglo-japonaise. Les discussions sont nombreuses à ce sujet.

« Que le Traité se renouvelle ou non, l’Angleterre a décidé de faire valoir le droit de ces trois pays de maintenir l’exclusion de l’immigration japonaise.

« Elle est également déterminée à renforcer et à rendre plus explicite la clause qui l’exemptera de l’obligation de prendre part dans une guerre quelconque entre le Japon et l’Amérique. »

(Chicago Tribune, Paris, 18 mai 1920.)

Londres, 20 mai. — On mande de Tien-Tsin, 17 mai, au Morning Post : « La question du renouvellement ou de la dénonciation du traité d’alliance anglo-japonaise suscite le plus vif intérêt en Chine. Les Anglais résidant en Extrême-Orient sont presque unanimement opposés au renouvellement de cette alliance sous sa forme actuelle, estimant qu’elle met obstacle à la coopération cordiale entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis si souhaitable pour résoudre les questions chinoises.

(La Patrie, 20 mai 1920.)

Tokio, 28 mai. (Retardée en transmission) :

« L’ancien premier ministre, marquis Okouma, a déclaré dans une interview que l’alliance anglo-japonaise était au plus haut point nécessaire, étant donné la situation critique de l’Orient. Cette alliance devrait être bien accueillie par les Etats-Unis qui devraient même en faire partie. »

(Le Temps, 1 juin 1920.)
LA CHINE FAIT ENTENDRE SA VOIX
NOTE À LA GRANDE-BRETAGNE ET AU JAPON

Pékin, 4 juin. — L’attitude officielle de la Chine dans la question du renouvellement de l’Alliance Anglo-Japonaise a été exposée dans une note publiée aujourd’hui par le Ministre Chinois des Affaires étrangères.

La note explique que la Chine a le droit de s’intéresser à cette affaire, ajoutant que les stipulations la concernant dans les traités d’alliance Anglo-Japonaise de 1905 et de 1911, ont été arrêtées sans son assistance, ni même sa consultation, fait dont l’opinion publique chinoise s’est longuement ressentie. Le Ministre de Chine à Londres a reçu des instructions de faire ressortir que la Chine ne tolérerait pas plus longuement d’être