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M. Roland S. Morris, Ministre des États-Unis au Japon qui doit arriver ici très prochainement.

On fait remarquer la contradiction entre l’attitude et les promesses du Japon faites aux Américains de retirer ses troupes aussitôt que les Tchéco-Slovaques seraient rapatriés. Des représentations diplomatiques auraient déjà été faites à Tokio si le Département d’État n’attendait le retour de M. Morris pour conférer sur la question de Sibérie.

(Chicago-Tribune, Paris, 7 mai 1920.)

Pékin, 7 mai. — Le Japon augmente rapidement ses troupes et ses munitions en Sibérie, dit un message officiel de Kharbine. Durant ces derniers jours, les Japonais ont transporté secrètement — en passant par cette ville — neuf wagons chargés de fusils et huit de munitions ; d’autre part, il s’expédie journellement une douzaine de wagons chargés de vivres et d’équipements militaires.

On dit que les 5e, 13e et 14e divisions japonaises ont quitté Tokio pour la Sibérie en tenue civile et non équipées. On dit, d’autre part, que les Japonais envoient des agents en Mandchourie pour fomenter des troubles sur les lignes du chemin de fer de l’Est-Chinois, afin de leur donner prétexte à intervention.

(Chicago-Tribune, Paris, 12 mai 1920.)
LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE D’EXTRÊME-ORIENT

On mande de Pékin :

Un long message téléphonique de 1.450 mots, signé d’un certain M. Krasnochetof, qui se déclare Ministre des Affaires étrangères de la République d’Extrême-Orient, a été envoyé de Verkhné-Oudinsk (Sibérie orientale) aux représentants des grandes puissances à Pékin. Ce message expose que les représentants de toutes les classes de la population de la Transbaïkalie, réunis à Verkhné-Oudinsk le 16 mai, ont proclamé l’indépendance des territoires situés à l’est du lac Baïkal, sous le nom de République d’Extrême-Orient. Le gouvernement de cette république a été constitué.

Le message de M. Krasnochetof ajoute que son gouvernement, se référant à la promesse que le Japon a faite de retirer ses troupes dès qu’un régime d’ordre serait établi, réclame l’évacuation du pays par les Japonais. Il se déclare opposé au régime de Koltchak, Séménof et autres contre-révolutionnaires, et il demande que tous les gouvernement des grandes puissances entrent en relations politiques et économiques avec la République d’Extrême-Orient, laquelle promet de protéger les étrangers sur son territoire.

Suivant des informations recueillies à la Légation de Russie, M. Krasnochetof se nommerait en réalité Tobieson, et il serait un israélite d’origine russe qui a passé une partie de sa vie aux États-Unis.

(Le Temps, 21 mai 1920.)

Londres, 21 mai. — D’après un télégramme de Vladivostok, le nouvel État-tampon créé entre la Russie soviétique et le Japon comprendrait les provinces sibériennes de Transbaïkalie, de l’Amour, de la côte maritime, de Sakhaline et du Kamtchatka.

(Le Temps, 22 mai 1920.)
L’ARMISTICE RUSSO-JAPONAIS

On mande de Vladivostok :

La Commission d’armistice russo-japonaise a réglé avec succès les différends qui se sont élevés ici. En conformité de l’accord russo-japonais, les bolchevistes locaux se sont retirés à 30 kilomètres de la voie ferrée, évitant de nouveaux combats.

(Le Temps, 22 mai 1920.)