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tion qui animait tous ses membres, il voyait son autorité s’étendre cependant que l’armée s’organisait au milieu de l’enthousiasme national grandissant. Les relations du gouvernement avec le Japon étaient amicales et l’esprit des troupes excellent.

Brusquement, dans la nuit du 4 avril, nos troupes subissaient une attaque simultanée des Japonais ici, le long de la voie ferrée et à Nikolski. Les maisons occupées par les Zemstvos sont bombardées ainsi que plusieurs autres immeubles, des civils sont tués. Le siège du gouvernement est finalement occupé par les Japonais qui y arborent leur drapeau, ainsi que sur les batteries des hauteurs. Nos troupes, qui ont reçu l’ordre de refuser le combat, sont retirées vers les montagnes ; des civils Russes et Coréens ainsi que des soldats blessés sont massacrés.

Le télégramme se termine ainsi :

La nouvelle Douma municipale, y compris les propriétaires et les bolcheviks, a unanimement décide de soutenir le gouvernement, de réclamer son rétablissement dans la pleine souveraineté de ses droits, ainsi que la libération de notre armée, la cessation de l’intervention et la restitution des armes.

Le général Boldgrev a été désigné comme commandant en chef de l’armée.

Ainsi, tandis que les Alliés discutent à San Remo, le Japon agit. Il poursuit avec méthode son programme impérialiste. Il prépare la conquête de la Sibérie orientale, et pour réaliser son plan, écrase la démocratie russe.

Sera-t-il dit que le monde, à l’issue de la guerre du Droit, doit devenir la proie de deux hégémonies : hégémonie anglaise en Occident, hégémonie japonaise en Orient ?

André Pierre.
(L’Humanité, 24 avril 1920.)
LES JAPONAIS EN TRANSBAÏKALIE

Tokio, 3 mai. — À la suite des incidents de Vladivostok, qui avaient fait craindre un moment l’ouverture d’hostilités entre les Russes et les Japonais, un accord vient d’intervenir. Cet accord est d’ailleurs tout à l’avantage du Japon.

Le gouvernement provisoire russe de Vladivostok proclame une amnistie générale. Il s’engage à évacuer complètement la zone du chemin de fer, qui sera occupée par les troupes nipponnes sous le contrôle de la commission interalliée. Les Russes s’engagent à s’abstenir de toute activité dans la région de Sakhaline et dans la Transbaïkalie. Ils remettront à la garde des Japonais les dépôts d’armes et laisseront les casernes à la disposition des troupes du mikado.

Cet accord équivaut en somme à l’établissement d’un véritable protectorat japonais sur toute la région comprise à l’est de Baïkal.

(Le Journal, 5 mai 1920.)

En réponse à une question à la Chambre des Communes, M. Bonar Law a déclaré que l’action des Japonais en Sibérie n’avait pas l’approbation des Alliés.

(Le Journal, 7 mai 1920.)

Washington, 5 mai Les Japonais ont l’intention d’occuper les parties de la Sibérie à l’Est du Baïkal pendant de nombreuses apnées. Leurs troupes d’occupation ont été puissamment renforcées depuis le départ des forces américaines.

Il se confirme de plus en plus qu’un conflit éclatera entre le Japon et l’Amérique dans le Pacifique. On attend impatiemment le retour de