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La Corée et son Indépendance


1ère Partie

Historique des relations entre la Corée et le Japon.

La Corée, vieille de plus de 4.000 ans, formait déjà un État et une Nation civilisés, parfaitement organisés alors que le Japon était encore dans les ténèbres de la barbarie.

Le Japon insulaire, placé géographiquement face au continent, devait subir la loi physico-géographique universelle et s’attaquer à la péninsule coréenne.

Durant toute cette longue histoire, quatre fois millénaire, le Japon trop faible encore ne commit que des actes et des incursions de piraterie sur les côtes de la Corée. Pourtant, vers le XVIe siècle, il rêvait déjà de conquérir la Corée. Le général japonais Hideyoshi entreprenait en effet une vaste expédition contre la péninsule, mais il fut rejeté à la mer par la coopération des armées chinoise et coréenne. Cet appui de la part de la Chine sauvegarda la Corée de l’emprise du Japon durant plus de trois siècles.

Les relations politiques dans le sens moderne du mot ne devaient s’établir entre la Corée et le Japon que vers le XIXe siècle.

Ces relations débutent avec la modernisation du Japon qui ne remonte guère plus haut que 1868, après la révolution du Shogoun.

La politique continentale et impérialiste du Japon commence à se dessiner très nettement. Le programme politique du « Yoshida » ou du « Continent japonais » s’élabore minutieusement et sera poursuivi intensivement par le « Genro » ou « Conseil des Anciens » jusqu’à nos jours. Les Ito, les Yamagata, les Inouye, les Okouma, les Teraoutchi, etc… n’ont fait qu’appliquer les directives du Yoshida.

La Corée, placée sur la route du Japon vers le continent, fut la première victime toute désignée aux ambitions des nippons.


Au début de la seconde moitié du XIXe siècle, le Japon était encore impuissant économiquement et militairement pour pouvoir imposer par la force ses vues politiques. Il employa donc les moyens de persuasion pacifique et de douce amitié : « Le Soleil Levant » devait être toute la lumière du « Matin Calme ! »

Il sut tirer parti très adroitement des opérations et des échecs malheureux des Français en 1866 et des Américains en 1871. Le général Kouroda