Page:La Corée Libre, numéro 1, mai 1920.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 16 —

vention de Protectorat. Le drame dura toute la nuit. Les Japonais parvinrent, au milieu du sang, à extorquer ce Traité que l’Empereur Yi ne signa pas, et contre lequel il protesta toute sa vie ! Jusqu’à sa mort, en janvier 1919, et après son abdication en 1907, le vieil Empereur Yi-Hié ne cessa de demander justice contre cet outrage à la liberté d’un peuple. Il mourut de chagrin et d’épuisement ; mais jusqu’à son dernier souffle il ne perdit jamais l’espoir, une seconde, de voir sa patrie et son cher peuple recouvrer la liberté ! Son dernier acte fut encore de rassembler les quelques bijoux qui lui restaient, de les vendre et d’en remettre l’argent pour les frais de la Mission Coréenne qui devait venir en Europe, à Paris, auprès de la Conférence de la Paix pour y chercher sa liberté ! À ce moment extrême, et pour hâter sa fin, les Japonais marquèrent une dernière fois de leur sceau d’infâmie, cette fin héroïque et tragique : l’empereur mourait empoisonné ?

C’est de cette date suprême (1919) que la révolte du peuple coréen se déclencha sous le coup de cette ultime injure !

Traité dit de Protectorat (extorqué) du 17 novembre 1905.

1o Le Gouvernement du Japon par l’intermédiaire du Ministre des affaires étrangères de Tokyo, aura désormais le contrôle et la direction des relations extérieures et des affaires de la Corée, et les représentants diplomatiques et consulaires du Japon seront chargés des intérêts des sujets coréens en pays étrangers.

2o Le Gouvernement du Japon se charge de veiller à l’exécution des traités actuellement en vigueur entre la Corée et les puissances, et le gouvernement de la Corée s’engage à ne conclure dans l’avenir aucun acte ayant un caractère international que par l’intermédiaire du Gouvernement du Japon.

3o Le Gouvernement du Japon sera représenté à la Cour de S. M. l’Empereur de Corée par un Résident-Général, qui séjournera à Séoul et qui assumera la direction des Affaires diplomatiques. Il aura le droit aux audiences privées et personnelles de S M. l’Empereur de Corée. Le gouvernement japonais aura également le droit de placer des résidents dans les divers ports ouverts au commerce extérieur et dans les autres endroits de la Corée où il le jugera nécessaire. Ces résidents, sous la direction du Résident-Général, exerceront les pouvoirs et les fonctions appartenant jusqu’ici aux consuls japonais en Corée, ils accompliront leur mission autant que nécessaire sera, afin d’exécuter les clauses de ce présent accord.

4o Les stipulations de tous les traités ou accords existants entre le Japon et la Corée, tant qu’elles ne seront pas contraire à l’esprit du présent accord, continueront à avoir force d’exécution.

5o Le Gouvernement du Japon assurera le maintien du bien-être et la dignité de la Maison impériale de Corée.

Déclaration du Japon du 22 novembre 1905.

Les relations de voisinage ont mis le Japon dans l’obligation de prendre et d’exercer, pour des raisons intimement liées à sa propre Sauvegarde et pour sa sécurité, une influence prédominante dans les affaires politiques et militaires de la Corée. Les mesures prises jusqu’à ce jour ont été simplement de bon conseil, mais l’expérience de ces dernières années ont démontré l’insuffisance de ces simples mesures conseillères. L’attitude hostile et imprévoyante de la Corée, plus particulièrement dans le domaine de ses relations extérieures a été dans le passé la source essentielle de toutes les compli-