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ration formelle de ses buts de guerre, malgré les traités antérieurs engageant l’honneur de sa signature, il obtenait une main-mise quasi définitive sur la Corée, qui allait cette fois faire officiellement les frais du Japon :

La Russie vaincue fut obligée de reconnaître « Que le Japon possède en Corée des intérêts militaires, politiques et économiques primordiaux ». La Russie dut également s’engager « à ne pas intervenir dans les mesures de Conduite, de Protection ou de Contrôle que le Gouvernement Impérial du Japon pourrait prendre en Corée. »


Depuis 1905, de fait, le Japon avait un haut contrôle sur presque toute l’administration coréenne. Il obtenait en effet, en plus des Conventions mentionnées plus haut, la libre pratique pour ses navires dans les eaux coréennes (agrément du 13 août 1905), comme il extorquera un peu plus tard, le 17 novembre 1905, le Protectorat de la Corée.

Depuis 1905, changement de tactique : il n’est plus jamais question de l’Indépendance ou de l’entière Souveraineté de la Corée.

« Trois semaines plus tard, c’est-à-dire le 27 septembre 1905 (après le Traité de Portsmouth) le second traité d’Alliance entre le Japon et la Grande-Bretagne était publié. L’Indépendance de la Corée qui était expressément reconnue dans le premier traité d’alliance de 1902 est omise d’une façon très significative dans le renouvellement de cette alliance. »

« Cette sinistre omission fut rapidement suivie, bien on pense, par la conclusion du Traité de Protectorat ! »

Alliance Anglo-Japonaise du 27 septembre 1905.

a) La consolidation et le maintien de la paix générale en Asie orientale et aux Indes.

b) Indépendance et intégrité de la Chine et principe de la porte ouverte en Chine.

c) Maintien des droits des H. P. C. en Extrême-Asie et aux Indes.

Art. III. — Le Japon possédant des intérêts primordiaux politiques, militaires, économiques en Corée, la Grande-Bretagne reconnaît le droit au Japon de prendre telles mesures de Conduite, de Contrôle et de Protection en Corée qu’il jugera utiles et nécessaires à la sauvegarde de ses intérêts, sans toutefois que de telles mesures ne soient contraires aux principes de l’opportunité égale pour le commerce et l’industrie de toutes les nations !

L’empereur Yi-Hié protesta énergiquement, de tout son pouvoir, contre cette main-mise déguisée sur sa patrie :

Protestation de l’Empereur de Corée contre l’oppression japonaise octobre 1905, adressée aux États-Unis

Depuis 1882, les États-Unis et la Corée ont été en relation de Traité d’Amitié. La Corée a reçu de nombreuses preuves du bon vouloir et de la sympathie du Gouvernement américain et de son peuple. Les représentants de l’Amérique se sont toujours montrés favorables à la prospérité et au progrès de la Corée. Nombreux sont les professeurs envoyés des États-Unis qui ont contribué au relèvement de notre peuple.

Si nous n’avons pu accomplir tous les progrès que nous espérions, ceci est dû en partie aux embûches et aux machinations politiques de la part