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la guerre, car il veut frapper vite, il inaugure « l’attaque brusquée » sur le transport chinois Kao-Shen qui amenait des troupes au secours de la Reine de Corée. (Le Japon devait du reste renouveler cet exploit, plus tard, en 1905, contre les croiseurs russes Variag et Korietz).

Dès le 14 juillet 1894, pour faciliter le mouvement de ses troupes contre la Chine, le Japon signait avec le Gouvernement coréen la Convention suivante :

1o L’Indépendance de la Corée est déclarée confirmée et établie, et que pour cette raison les troupes chinoises devront quitter le pays.

2o Durant le temps de guerre du Japon contre la Chine, la Corée facilitera les mouvements des troupes japonaises et aidera dans la mesure du possible à la fourniture des vivres pour l’armée du Japon.

3o Cette convention prendra fin à la conclusion de la Paix avec la Chine.

Convention qu’il viola, après la guerre victorieuse contre la Chine, en maintenant ses troupes en Corée.

La guerre fut en effet malheureuse pour la Chine. Le Japon vainqueur lui imposa le Traité dit de Shimonoseki du 17 avril 1895 et par lequel il oblige la Chine à reconnaître l’entière et complète indépendance de la Corée :

Les plénipotentiaires chinois et japonais qui se sont réunis à Shimonoseki pour discuter les conditions de la paix entre les deux pays se sont occupés de la question de l’Indépendance de la Corée. Les Japonais ont fait le 1er avril, la proposition suivante :

« La Chine reconnaît définitivement la pleine et complète indépendance et autonomie de la Corée, et en conséquence, le paiement du tribut, la présentation et l’accomplissement des formalités et hommages de la Corée à fa Chine qui étaient une dérogation à son indépendance et autonomie, devront complètement cesser dans l’avenir. »

En réponse Li-Hong-Tchang a écrit :

« Le Gouvernement Chinois a déclaré volontairement, il y a déjà deux mois, reconnaître la pleine et entière indépendance de la Corée et garantir sa neutralité, et il est prêt à insérer une telle stipulation dans le traité ; mais, à titre de légitime réciprocité, le Japon doit prendre le même engagement.

L’article en question doit, par conséquent, être modifié dans ce sens ».

Le 6 avril, les Japonais ont demandé au plénipotentiaire chinois, de proposer la formule de la clause. Ceci a été fait le 9 avril en termes suivants :

« La Chine et le Japon reconnaissent la pleine et entière indépendance et autonomie et garantissent la complète neutralité de la Corée. Il est convenu que toute immixion de l’une ou de l’autre partie contractante dans les affaires intérieures de la Corée, contraire à son autonomie, et l’accomplissement des formalités ou présentation des hommages incompatibles avec son indépendance devront complètement cesser dans l’avenir. »

Le Japon a répondu le 10 avril :

« Les plénipotentiaires Japonais trouvent nécessaire de maintenir le texte primitif de l’article comme il a été présenté au plénipotentiaire chinois. »

La clause définitive reproduit ce texte primitif proposé par le Japon.