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(C’est en vertu de ce Traité que le vieil empereur Yi fera appel aux États-Unis, plus tard en 1905 et en 1907, contre l’agression japonaise).

Puis intervinrent successivement des Traités similaires avec la Grande-Bretagne le 26 novembre 1883, l’Allemagne le 26 novembre 1883, l’Italie le 26 juin 1884, la France le 4 juin 1886, l’Autriche-Hongrie le 23 juin 1892, la Chine le 11 septembre 1899, la Belgique le 23 mars 1901 et le Danemark le 15 juillet 1902.

Extrait du Traité d’Amitié, de Commerce et de Navigation 4 juin 1886, entre la France et la Corée

Art. premier. — Il y aura paix et amitié perpétuelle entre le Président de la République française d’une part et Sa Majesté le Roi de Corée, d’autre part, ainsi qu’entre les ressortissants des deux États, sans exception de personnes ni de lieux. Les Français et les Coréens jouiront, dans les territoires relevant respectivement des H.P.C. d’une pleine et entière protection pour leurs personnes et leurs propriétés.

S’il s’élevait des différends entre une des deux P.C. et une Puissance-tierce, l’autre P.C. pourrait être requise par la première de lui prêter ses bons offices, afin d’amener un arrangement amiable.


À la suite des troubles de 1884, et pour éviter toutes complications futures, la Chine signa une Convention avec le Japon (avril 1885) où les H.P.C. s’engageaient mutuellement à retirer en même temps leurs troupes de la Corée, mais le Japon conservait une garde de Légation, garde qui devait lui servir dans l’avenir à aider sa politique de coup de force et d’assassinat !

Dans tous ces traités et un grand nombre de Conventions, l’Indépendance et la Souveraineté de la Corée sont hautement proclamées et internationalement reconnues.


Il est assez difficile de séparer nettement les évènements nippo-coréens des évènements sino-japonais.

La politique continentale du Japon est une et les moyens employés par lui marchent de front dans le cours des circonstances. C’est en effet surtout sa politique chinoise qui guidera les agissements du Japon.

Dans une première période, qui va jusqu’en 1895, le Japon tâte le terrain. Il cherche à entraîner la Chine dans un conflit d’où il espère sortir vainqueur, ce qui lui permettrait d’évincer ce grand Empire pour un temps suffisant et lui faciliter ainsi la seconde partie de son programme, c’est-à-dire le rejet des occidentaux hors de l’Asie orientale.

Li-Hong-Tchang, comme nous l’avons constaté plus haut, voyait très bien où le Japon voulait en arriver. Il fit tous ses efforts pour éviter une rencontre des armées chinoises et japonaises et essaya de gagner du temps également de son côté pour réformer l’armée et la flotte de la Chine.

Le Japon ne lui en donne pas le temps ; le moment est propice pour les nippons en 1894, ils doivent détruire les forces chinoises avant qu’elles ne soient complètement réorganisées.

Le Japon intrigue donc fortement au Palais de Séoul ; malgré les réticences de la Reine Minn, il parvint à soulever une révolte dans ce Palais afin de faire sortir la Chine de la neutralité et, avant même de lui déclarer