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TLÉCLA

Comme une étoile, amour des nuits, ou comme un lis,
Virginité superbe inconnue aux ménades,
Elle semble aspirer l’azur des sérénades
Que son voile nimbé sent flotter dans ses plis.

En ce temple où le jour s’épanche à flots pâlis
A travers la forêt blanche des colonnades
Elle vient, se berçant aux sombres promenades
Savourer l’encens des ineffables oublis.

Mais le commun soleil languit, puis s’exaspère
Postulé par le chaud orgueil d’un moi prospère,
Il éclate en désirs vainement combatus

Et son cri conquérant de l’éthéré portique
O sévère ostensoir des splendides vertus
Eclipse ta lueur lugubrement mystique.

MICHEL ARNAULD.

LES FLEURS SUR L’EAU QUI GIRE.

Les fleurs s’en sont allées au fil de l’eau le long des rives.

Les fleurs ? L’eau merveilleuse où le soir qui meurt se mordoré.
Les pétales de crépuscule tournent et chavirent
Au fil du fleuve qu’un frisson bleu de brise déflore
Et si loin par la plaine et la plaine se suivirent
Qu’aux derniers champs du monde où naît rouge l’aurore.

Les fleurs s’en sont allées au fil de l’eau le long des rives.

Les fleurs ? Celles de chair et de lin frêle encorollées
Que berce le roulis des lentes barques évasives
Et tristement, avec des nonchalances désolées
Peuplent d’un vol le miroir des rivières massives
Des rivières entre les pins, longues allées.

Les fleurs sur l’eau qui gire au fil des fleuves en allées.

O le silence noir des eaux ! L’effroi près des ramures
Frisson glacé comme d’une rivière dévêtue.
Et dans la haute nuit du pare où sont morts tes murmures,
Dans la brume ou a’érige une pàieur de statue
La tristesse et la nudité des eaux nocturnes.

Les fleurs sur l’eau qui gire au fil des fleuves en allées.

-J F.