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croisade contre les albigeois.

bien parlé ! Chevauchons en ligne, et Dieu sera notre guide ! » Et ils chevauchent ensemble jusqu’à ce qu’ils les[1] ont vus et entendus.

[8870] Le Châtelain[2], Joris, Anselme, toujours prêts, et avec eux les Français au cœur intrépide, combattaient la ville[3], le donjon et le réduit[4], quand ils[5] fondent sur eux en faisant retentir leurs cris. Et lorsque les Français virent briller leurs bannières, [8875] la croix, le peigne, le taureau, la brebis[6] et les autres enseignes des hardis barons, et les bonnes compagnies qui leur donnent la chasse, point n’est merveille s’ils furent ébahis. Ils se réfugient tous ensemble dans la barbacane [8880] et fortifient les passages et les entrées[7]. B. de Comminges, pour les en empêcher, les attaque le premier ; lui et Inart de Pointis les ont rudement poussés, avec Ot de Saint-Béat qui n’est pas resté en arrière. [8885] Anselme

  1. C.-à-d. leurs ennemis, Joris et sa troupe.
  2. J’ignore qui était ce châtelain. On va voir qu’il fut fait prisonnier.
  3. Meilhan.
  4. Lo cap et la cervitz ; le dernier mot n’a ici par lui-même aucun sens ; il a été amené par le voisinage de cap, qui veut dire non-seulement tête, mais aussi château, donjon, comme aux vers 2649, 2942, 2949, 4033, 4359. Cf. Du Cange, caput castri.
  5. La troupe de Bernart de Comminges.
  6. La croix est probablement celle de Toulouse ou celle du comte de Comminges ; le peigne est un type bien invraisemblable ; p.-ê. s’agit-il d’un lambel, ce qui ne fournit pas un indice précis ; le taureau et la vache figurent dans nombre d’armoiries du Midi ; on peut citer les deux vaches passantes de Béarn. Pour la brebis, je ne trouve rien. Mais il faut se rappeler que les sceaux de la plupart des petits seigneurs du Midi nous sont inconnus.
  7. Ils s’étaient donc déjà rendus maîtres des défenses extérieures de la place.