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croisade contre les albigeois.

Clairac [1], [8785] combattre Aiguillon[2] et s’en saisir, mettre en déroute les Français, les détruire, les massacrer. Et pour B. de Comminges le moment est venu de se montrer, car Joris chevauche sur lui, le fait défier et lui dévaste sa terre.

CCIX.

[8790] Joris dévaste la terre et fait le seigneur. Il fouille le pays, chevauche, menace les bannis. Il entre à Saint-Gaudens, dont il s’était fait seigneur, avec de belles armures et de bons chevaux arabes. B. de Comminges, beau, vaillant, aimé de tous, [8795] [est[3] ] dans le château de Salies[4] avec peu de monde. À la vue des enseignes[5] [de Joris] leurs cœurs s’assombrirent. Il envoie ses messagers rapides et dispos aux hommes de Toulouse et aux plus vaillants, et au comte son père, homme accompli, [8800] de lui envoyer du secours, ce que celui-ci pouvait faire aisément. Joris, plein d’entrain, est sorti de la terre ; il vint par la rivière, enseignes déployées. B. de Comminges a

    Simon la reprit en 1214 ; voy. Vaissète, III, 268, Tamizey de Larroque, Notice sur Marmande (1872), p. 15-6.

  1. Arr. de Marmande, cant. de Tonneins.
  2. Arr. d’Agen, cant. de Port Sainte-Marie.
  3. Il manque probablement ici un vers.
  4. Salinas, dans le texte. Du Mège (D. Vaissète, V, Additions et notes, p. 86) identifie, selon toute vraisemblance, ce nom avec Salies, ch.-l. de cant. de l’arr. de Saint-Gaudens. C’est le château que le comte de Comminges s’était engagé à livrer au légat à titre de garantie, lors de sa soumission à l’église (Teulet, Layettes, n° 1069).
  5. P.-ê. faut-il, avec Fauriel, entendre entresenhas au sens de « nouvelles » ?