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croisade contre les albigeois.

y en a de reste ; mais c’est quand on en sera aux coups qu’on pourra faire le compte des combattants ! » Et là-dessus, ils sortent par les escaliers, [8360] s’avancent par la plaine et occupent le terrain, en criant : « Toulouse ! voici que le brasier s’allume. À mort ! à mort ! ils n’y échapperont pas ! » — Et du côté opposé, Français et Berruyers les reçoivent, criant : « Montfort ! Montfort ! nous vous ferons mentir ! » [8365] Et là où ils se rencontrent le carnage est complet : des épées, des lances, des aciers tranchants, ils se frappent et se portent des coups sur les heaumes de Bavière. Mais Arnaut de Lomagne leur dit deux mots pour les exciter : « Frappez, chère troupe, songez à la délivrance : [8370] c’est aujourd’hui que Parage sera affranchi d’une tyrannie maudite. » Et ils répondirent : « Vos paroles se vérifieront. » Et le tumulte, les cris, l’abattage, redoublent de la part des bourgeois et des hommes du chapitre, [avec eux] Raimon de Las Bordes, vaillant et actif, [8375] Bernart de Saint Martin, pressant et vif, W. P. de Montlaur[1], combattant acharné, Peire de l’Isle, solide et actif[2], B. de Comminges[3], hardi et toujours prêt ; aussi W. Br. deLuzenac[4],

  1. Est-ce le « Pontius de Montelauro » contre lequel, au rapport de P. de V.-C. (ch. LXXXV, Bouq. 91 d e), Simon de Montfort marcha, vers 1214, parce que ce seigneur « episcopos terræ, pacem et ecclesiam, in quantum poterat, perturbabat » ? D’après P. de V.-C. il vivait du côté de l’Argentiers (Ardèche), et se soumit à Simon aussitôt qu’il apprit qu’il allait être attaqué.
  2. Témoin à un acte de 1235 (Teulet, n° 2358) ?
  3. Voy. p. 297 n. 1.
  4. Un acte de Roger Bernart comte de Foix, en faveur de la ville de Foix (1244-5), est passé en présence « Guillelmi Ber’di de Luzenacho » (Doat, XCVI, 2 v°). Il y a dans l’Ariége deux communes du nom de Luzenac.