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croisade contre les albigeois.

Jean de Bollon[1], Gui de Mortagne, Rainier le Frison[2], Amauri de Luset, Bertran de Courson, [7780] et les autres, tous fiers et farouches. Français et Bourguignons viennent ensemble d’une telle allure que la terre, l’herbe et le sable en sont écrasés. Ceux du dedans, l’habile Rogier Bernart et les autres barons, [7785] chevaliers et bourgeois, le peuple de la ville, les sergents, les gens de pied reçoivent avec énergie leur attaque, ferment la barrière et placent au-dessus l’enseigne de Mont-Aigon[3]. Élie d’Auberoche[4], un vaillant brabançon, [7790] lui, B. Navarra et leurs compagnons, Ot de Terride, Guiraut de Gourdon[5], le vaillant Amalvis, Ugo de la Mote, B. de Saint-Martin[6], R. de Roussillon. Peire de l’Isle, qui frappa de sa lance [7795] le premier qui venait à l’attaque, vit la hampe se briser et resta le tronçon dans la main, tous ceux-là soutinrent le premier effort. Et on entendait crier : Toulouse ! Montfort ! Craon ! et trompes et grêles font retentir le ciel, [7800] lances, dards,

  1. Bouillon ?
  2. Le même probablement que le « Rainaut lo frisos » du v. 7214.
  3. Peut-être pour « Montagut », car au v. 9511 sont mentionnés les chevaliers de « Montaigo », et à l’endroit correspondant la rédaction en prose porte « Montagut ».
  4. Lieux de ce nom dans le Cantal et la Dordogne.
  5. Voy. p. 314 n. 2.
  6. Nom (Bernart, Bertran ?) et surnom trop fréquents pour qu’on puisse proposer une identification bien probable. « Bernardus de Sancto Martino » est poursuivi, entre 1244 et 1247, pour avoir donné des aliments à deux femmes vaudoises (Registre de l’inquisition de Toulouse cité par Belhomme, Mém. de la Soc. archéol. du midi de la France, VI, 129).