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croisade contre les albigeois.

nesse, occupèrent les lices et les défenses ; les autres traversent les ponts en courant. [7495] Chevaliers, bourgeois, archers, sergents, et tous passèrent l’eau, personne n’attendant l’autre. C’est Rogier Bernart qui commande, dirige et lutte, avec Rogier de Montaut[1] qui marchait au premier rang, avec le preux Ot de Terride[2] et les vaillants défenseurs. [7500] Ils occupent la grève, les jardins et les maisons.

Cependant le comte de Montfort avec tous les siens s’avance à travers le village de Saint-Cyprien. Ils franchissent les abattis avec une telle vigueur qu’ils arri-

    gneurs n’était point, comme l’a cru Teulet (note sur le n° 1786), celui du dép. de l’Aude, mais un ch.-l. de c. de l’arr. de Lavaur (déjà mentionné au v. 2265).

  1. Voy. p. 297 n. 2.
  2. « La vicomté de Terride s’étendoit dans le pays de Gimoez, ainsi appelé de la rivière de Gimone qui l’arrose, et comprenoit la portion la plus occidentale du diocèse de Toulouse, à la gauche de la Garonne, vers le confluent de ce fleuve avec le Tarn... Ses vicomtes se qualifioient indifféremment vicomtes de Gimoez ou de Terride, château qui étoit le chef lieu de leur domaine. » (Vaissète, II, 427). L’Ot de Terride mentionné ici et au v. 7791 était l’un des fils de Jourdain de l’Isle et d’Esclarmonde, sœur du comte de Foix Raimon Rogier (P. Anselme, II, 704 ; Vaissète, III, 599 a). Il était donc frère de Bernart Jordan, seigneur de l’Isle, et de Bertran Jordan, sur lesquels voy. p. 313 n. 2. C’est probablement lui qui figure, sans surnom, au v. 6114, à côté de l’un des Bertrans Jordan. En septembre 1226 il fut témoin au traité entre le comte de Foix et celui de Toulouse (Vaissète, III, 360-1) ; au printemps de 1228, il fut pris à Montech par les Français (ibid. 368) ; bientôt délivré, paraît-il, il est témoin, le 6 juin de la même année, à un hommage prêté à Raimon VII (ibid. 369). Il mourut vraisemblablement en 1241, puisque le 29 sept, de cette année, son fils Raimon Jordan fait hommage au comte de Toulouse pour tout ce qu’il tenait du chef de son père dans le diocèse de Toulouse (Teulet, n° 2939).