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croisade contre les albigeois.

La flottille était toute prête sur la rive, et lorsqu’ils en approchèrent tous ensemble, chacun s’est pressé au point qu’on se bouscule pour arriver le premier. [6715] Le comte, pour les retenir, vint d’un tel train qu’il tomba dans l’eau et faillit se noyer ; mais celui qui se trouvait le plus près de lui le sauva[1]. Toutefois son cheval, avec sa housse, se noya, .....[2] et eut par la suite la housse, la fleur et le fruit et l’honneur, [6720] et ainsi la joie brille de nouveau et l’orgueil est abaissé. Le comte de Montfort entra à Muret, et [de là] vint à l’autre siége, étonné d’être aussi malheureux.

Cependant le comte de Toulouse a mandé ses barons, [6725] et veut prendre conseil avec ses amis privés sur la défense de la ville.

CXCI.

Pour défendre la ville et résister à l’ennemi, le comte de Toulouse délibère avec ses alliés : le comte de Comminges de mérite accompli, [6730] le riche comte de Foix, fleur de courtoisie, Rogier de Comminges le fils de sa sœur[3], Rogier Bernart, plein de sens et de valeur, Bernart de Comminges qui porte l’oriflamme de prix, de largesse, de joie, d’honneur, [6735] Dalmatz de Creixel[4], vaillant vavasseur catalan, né d’une noble famille, et maint haut baron et maints conseillers ; avec

  1. Cet accident, est aussi raconté par P. de V.-C. (ch. LXXXV, Bouq. 110 b) qui présente le sauvetage de Simon comme un fait miraculeux.
  2. Voir au t. I la note du v. 6719.
  3. De la sœur du comte de Foix, voy. p. 295 n.
  4. Voy. p. 166 n. 2.