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croisade contre les albigeois.

dinal, « vous avez toute raison de vous réjouir [6240] car voici qu’il est venu le moment de triompher de nos ennemis, car vous prendrez la ville ; et aussitôt entré, faites pendre les barons, et livrer aux tourments le comte[1] ; et veillez à ce que nul homme ne vous puisse échapper. — Sire, » dit l’évêque, [6245] tous ceux qui seront dans une église et verront l’autel, doivent être épargnés. — Non, » dit le cardinal, tout prêt à prononcer la sentence (?), « comte, ne craignez pas, dès l’instant où je les abandonne, que Dieu vous en demande compte ni qu’il les veuille amender. » Mais le cardinal perdit son conseil[2], [6250] car le roi qui gouverne tout et embrasse tout d’un regard juste et clair, et donna son sang précieux pour nous sauver du péché, veut défendre Toulouse !

CLXXXVII.

Il veut défendre Toulouse, le roi des cieux, qui juge et gouverne et pèse le bien et le mal. [6255] Cependant le comte Simon chevauche, avec son enseigne au lion surmontée d’une boule de cristal[3], occupant la rive, les combes et les vallons, droit vers Tou-

  1. Ms. pendre els coms ; je pense maintenant, avec M. Chabaneau, qu’il faut simplement corriger els en el.
  2. Traduit d’après la correction proposée au v. 6249.
  3. Traduction fort aventurée ; p.-ê. cristal désigne-t-il, non l’enseigne mais le heaume de Simon. P.-ê. encore pourrait-on songer au « lion crêté » dont il est souvent fait mention comme terme de comparaison dans les chansons de geste. Il n’y a rien à tirer de Fauriel : « chevauchant Lion, son bon cheval » (!).