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croisade contre les albigeois.

rive. [5690] Le vaillant jeune comte en eut le cœur affligé : on[1] avait coupé le vignoble de Valence[2], et volontiers il eût résisté, si on l’avait écouté. Puis [Simon] entre à Monteil[3], où Lambert[4] le conduisit. Il se dirigea vers le Crest Arnaud, et l’assiégea, [5695] et en eut par capitulation maint bon baron prisé : Guillem Arnaut de Die[5] au cœur généreux, et Berbon de Murel[6], avec sa suite[7]. L’évêque de Die commit une bien mauvaise action, lorsqu’il lui rendit le château qu’il tenait. [5700] Ce fut pour les Proven-

    sont connues par P. de V.-C. Cet historien nous apprend que le légat pria le comte de passer en Provence pour faire rentrer dans l’ordre ceux qui troublaient la paix : « Raimundus enim filius quondam comitis Tolosani, et Ademarus Pictavensis, et complices eorumdem negotium pacis et fidei in partibus illis totis viribus perturbabant. Obedivit comes nobilis voluntati cardinalis, et fecit sibi parari apud Vivariam naviculas, ut Rhodanum transiret ; quod audientes adversarii ipsius, convenerunt in unum per terram ut eis transitum impedirent ; sed et Avenionenses, venientes per Rhodanum cum navibus valde munitis, proposuerunt comiti transitum prohibere ; sed, cum paucissimos de militibus comitis transire viderent, divino miraculo versi in timorem, fugæ præsidia quæsierunt » (p. 109 ab).

  1. Les croisés. Le texte, peut-être corrompu, ne donne pas très-clairement le sens que j’adopte en forçant un peu. Il y aurait p.-ê. lieu de transposer les vers 5691 et 5692.
  2. Pour nuire à Adémar, qui était comte de Valentinois.
  3. Plus tard Montélimart.
  4. Voir sur ce personnage p. 205, n. 5.
  5. Voy. p. 206, n. 3.
  6. Voy. p. 206, n. 4.
  7. Selon P. de V.-C. un accord intervint entre Simon et Adémar de Poitiers pendant le siége de Crest, celui-ci livrant à titre de garantie divers châteaux, et Simon s’engageant à donner sa fille en mariage au fils d’Adémar ; cf. ci-après v. 6209-13. C’est à ce moment que P. de V.-C. place la soumission de Dragonet au comte de Montfort (p. 109 d).