perrons[1]. Par toute la ville la défense se prépare, tellement que les cris, le vacarme, les trompes font retentir les rues et le ciel. Montfort ! leur crièrent Français et Bourguignons, [5125] et ceux de la ville : Toulouse ! Beaucaire ! Avignon ! Là où ils se rencontrèrent, se précipitant à l’envi, ils se frappèrent avec fureur et acharnement[2]. Lances et épées, piques, tronçons, traits, pierres, masses, tisons, [5130], flèches, guisarmes, lames, penons, pics, barrières et pierres, planches, moellons, viennent de toutes parts, de face et de côté, de sorte qu’on voit se briser heaumes, écus, arçons, têtes, cervelles, poitrines, mentons, [5135] bras, jambes, poings, fesses (?). Si acharnée est la lutte qu’ils (les Toulousains) les mènent battant, eux et le comte Gui. Et lorsque les croisés se virent à bout de ressources, le comte de Montfort s’écria : « Flambez tout ! » [5140] Alors s’allumèrent les torches et les brandons. Mais à Saint-Remezi[3], en haut de Jouzaigues[4] et au plan de Saint-Étienne on se bat. Les Français sont retranchés dans l’église, dans la tour Mascaron et dans le palais de l’évêque ; [5145] et les nôtres luttent contre le feu, et font des abattis de toutes parts pour faire face aux attaques.
- ↑ Sens fort douteux : le v. 5120 est probablement corrompu.
- ↑ La comparaison avec la réd. en pr. fait supposer ici une lacune ; voir au t. I la note sur le v. 5128.
- ↑ L’église Saint-Remezi (Saint-Remi), dont le nom est conservé par une rue de Toulouse, appartenait depuis le commencement du xiie siècle à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem ; voy. Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, IV, 367 ; cf. Du Mège, Histoire des institutions de Toulouse, IV, 470-1.
- ↑ Juzaigas ; la rue Jousaigues est perpendiculaire à la rue des Paradous, qui fait suite à la rue Saint-Remezi.