ses défenseurs[1], et d’en confier la garde à Gui de Cavaillon [4020] et à ceux de Valabrègue qui sont loyaux et bons. Ils occupèrent le rivage à l’entour du donjon, de sorte que personne n’en sorte ou n’y entre en cachette, qu’on ne puisse y abreuver les chevaux, ni leur aller chercher de l’eau. Par le pays viennent denrées et fournitures, [4025] bœufs et vaches, porcs et moutons, oies et poules, perdrix et chapons, blé et farine et venaison, et le vin de Genestet[2] qui coule avec tant d’abondance qu’on eût dit une terre promise.
[4030] Le comte Simon ne tarde pas à apprendre qu’il a perdu Beaucaire, que cette ville ne sera plus rien pour lui ; que Lambert de Limoux, Rainier de Chauderon[3] sont au haut du château avec le reste de la garnison. Et quand il apprit ces nouvelles, il en fut
- ↑ P. de V.-C. (Bouq. 106 c) : « Fecerant autem hostes circa
munitionem, a parte exteriori, murum et fossatum, ne nostri ad
munitionem accedere possent* ; ipsam præterea munitionem
cum machinis quæ dicuntur petrariæ acriter infestabant, crebros
præterea et duros insultus nostris qui erant in munitione faciebant ;
sed nostri se viriliter ac mirabiliter defendebant, et ex eis
plurimos occidebant. Fecerunt etiam hostes arietem (c’est le
bosso du v. 4017) miræ magnitudinis, quem applicantes ad murum
munitionis, ipsum murum fortiter concutiebant. Nostri
vero, per miræ probitatis et subtilitatis artificia, ita impediebant
ictus arietis quod in nullo vel in modico debilitaverunt
murum. »
* Ces derniers mots (ne nostri ... possent) ne sont pas clairs ; l’ancienne traduction française porte : « et li ennemi Dieu avoient fait par dehors murs et fossez, si que li pelerin ne les pooient atouchier » (Ms. Noblet de la Clayette, p. 724 d).
- ↑ Le Genestet est un quartier du territoire de Beaucaire, situé sur la gauche de la route de Nîmes (section H du cadastre de la commune), qui, jusqu’aux ravages des phylloxéras, a été cultivé en vigne. Voy. Eyssette, Hist. de Beaucaire, II, 273-4.
- ↑ Voy. p. 44, n. 3.