armés et saurons les mettre en pièces. Et le preux comte de Foix (que Dieu sauve et protège !) et celui de Comminges peuvent vous accompagner ; ainsi que les Catalans qui sont venus à votre secours. [2805] Et puisque nous voilà tous armés, mettons-nous à l’œuvre, avant qu’ils sachent rien de nous, et qu’ils puissent s’en retourner, les vilains taverniers ! »
Les soudoyers français sont entrés à Pujols ; et le puissant comte de Toulouse les a investis, [2810] avec lui le comte de Foix et le preux Rogier Bernart, et le comte de Comminges qui y vint en bel équipage ; avec eux étaient les Catalans que le roi [d’Aragon] leur a laissés, et le peuple de Toulouse qui y vint tôt et vite, nobles et bourgeois et commun peuple[1]. [2815] Le premier parla un sage homme de loi, qui faisait partie du Capitole, et savait bien parler[2] : « Sire, puissant comte et marquis, s’il vous plaît, écoutez, vous et tous les autres qui êtes ici assemblés. Nous avons chargé [sur des chariots] les pierriers et les engins, [2820] afin de combattre énergiquement les ennemis ; et j’espère en Dieu qu’ils seront bientôt vaincus ; car le droit est pour nous, et pour eux le péché, puisque nous les voyons détruire nos terres. Je vous ai adressé