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croisade contre les albigeois.

CXXVIII.

C’est ainsi que Guillaume de Contre les combattit cette fois et leur enleva leur proie. [2690] Il gagna sur eux, et il y eut grande mêlée ; puis il s’en retourna avec sa mesnie. De l’avoir qu’ils ont pris sa troupe est joyeuse. Ils vinrent, lance levée, à Castel-Sarrazin. Quand ils furent rentrés au logis, il était minuit passé ; [2695] et lorsqu’ils eurent fini de manger, aux approches du matin, ils dormirent, je crois bien, jusqu’à tierce sonnée. Une autre fois les routiers se mirent en campagne et coururent toute la contrée d’Agen. À peine si leur troupe pouvait aller, tant elle était chargée. [2700] Guillaume de Contre, à qui cela ne plaisait pas, s’est jeté au-devant d’eux avec toute sa mesnie. Là il y eut frappé maint coup de lance et d’épée, tellement que la terre en était tout ensanglantée et jonchée de tronçons de lances tout à l’entour. [2705] Vous en eussiez vu de ces gloutons, sanglants, la bouche béante ! Il ne leur laissa pas d’avoir la valeur d’un denier. Tous il les déconfit avec sa troupe vaillante qu’il avait amenée de Bourgogne et de France en ce pays-ci.

CXXIX.

[2710] Guillaume de Contre, ainsi que je vous l’ai dit, vainquit tous les routiers et leur enleva ce qu’ils

    ceperunt per Wasconiam, et facere mala quæcumque potuerunt. Venerabilis autem episcopus Convenarum, assumptis secum aliquibus de militibus nostris, perrexit in Wasconiam, terramque illam ab hostibus fidei viriliter defendebat. »