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croisade contre les albigeois.

CXXVI.

Quand ceux de Saverdun virent tant de gonfanons, [2640] ils descendent de la ville et fuient à toute bride ; et avec eux le comte de Foix, qui y était venu à ce temps, pensant y trouver un refuge. Pourquoi allonger le récit ? Par toute la Gascogne ils (les croisés) entrèrent librement ; [2645] Saint-Gaudens, Muret[1], la ville et le donjon, Samatan[2], l’Isle[3] jusque là-bas à Oloron, ils ont tout conquis, et la terre de Gaston[4]. Nulle part ils

    eux divers chevaliers français, entre autres Enguerrant de Boves à qui Simon avait donné une grande partie des terres du comté de Foix, se rendent de Carcassonne à Pamiers, où Simon de Montfort parti de Moissac vient les joindre, laissant l’armée croisée se diriger vers Saverdun déjà évacué par le comte de Toulouse et le comte de Foix. Puis, Simon prenant avec lui les Allemands fait une course vers le château de Foix (au sud de Pamiers) et, rebroussant chemin, vient retrouver l’armée qui de Saverdun était allée, plus au nord, à Auterive. Le récit de P. de V.-C. est donc plus circonstancié et plus précis que celui de G. de Tud. qui vraisemblablement se trompe lorsque tout d’abord il place à Auterive la jonction de l’armée croisée avec les Allemands.

  1. L’occupation de Muret précéda celle de Saint-Gaudens. Voir la relation très-circonstanciée de P. de V.-C. ch. LXIII (Bouq. 68 e) et ch. LXIV (Bouq. 69 bc).
  2. Gers, arr. de Lombez.
  3. L’Isle-Jourdain, Gers, arr. de Lombez.
  4. C’est la seule fois que notre auteur mentionne Gaston de Béarn (Art de vér. les dates II, 259). Ce seigneur figure au nombre de ceux qui avec le comte de Toulouse, le comte de Foix et Savaric de Mauléon vinrent attaquer Castelnaudari (P. de V.-C. ch. LVI, Bouq. 51 b). Plus tard, après la prise de Biron, il fait une tentative, qui n’aboutit pas, pour traiter avec Simon. P. de V.-C. l’appelle « homo pessimus, qui semper adhæserat comiti Tolosano » (ch. LXIII, Bouq. 66 a). On peut voir dans la lettre