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croisade contre les albigeois.

très-forte : jamais en plaine on ne se vit si bien fortifiée, et les fossés sont grands. [2625] Les personnages de l’armée, ceux qui sont puissants, voient que l’hiver arrive, que l’été se passe, et que [les habitants de Montauban] se soucient d’eux comme d’un gland. [D’autre part] l’abbé de Pamiers, avec un sien chapelain, prêchent sans cesse qu’ils perdront la ville [de Pamiers[1]] ; [2630] que ceux [des croisés] qui l’occupent[2] s’en iront tous, ou[3] se rendront si on ne vient à leur secours ; car les habitants de Saverdun leur enlèvent le pain et le vin, et ils n’ont pas vendangé, je crois, depuis plus d’un an. Pour ce motif, tous s’en vont là-bas[4]. [2635] À grandes journées ils s’acheminent le lendemain. Ils passent à Auterive où les Allemands vinrent les rejoindre, vers le Carcassais, avec mainte oriflamme et maint riche pennon[5].

    quelques vers où il était raconté comment Simon vint assiéger Montauban.

  1. Fauriel pense que « la ville » désigne Montauban, et traduit en conséquence : « qu’ils ne peuvent prendre Montauban » ; mais le texte porte perdran, et comme on ne peut perdre ce qu’on n’a pas, je crois plutôt que « la ville » est Pamiers ; voir la note suiv.
  2. Les croisés occupaient en effet cette ville depuis 1209. Elle leur avait été livrée par l’abbé de Saint-Antonin près Pamiers (Molinier, Catalogue, n° 30 ; P. de V.-C. ch. XXIV et XLVI, Bouq. p. 25 cd et 42 e). Au concile de Narbonne (ci-dessus, p. 74) on proposa au comte de Foix, qui refusa, un accord dont une condition était que Pamiers resterait au pouvoir des croisés (P. de V.-C. ch. XLIII).
  3. Et, selon le texte : je traduis comme s’il y avait o, correction très-faible qui améliore le sens.
  4. Après le 14 sept., car à cette date Simon par un acte passé à Moissac, « in Moissiacensi capitulo », partageait avec l’abbé de Moissac les biens que Raimon VI possédait dans le territoire de cette ville (Molinier, Catal. nos 55 a-6).
  5. Selon P. de V.-C. (Bouq. 68 c), les Allemands, ayant avec