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croisade contre les albigeois.

l’archevêque [de Reims] fut pris par quatre garçons[1] qui le tuèrent incontinent[2].

CXXII.

[2570] Seigneurs, le combat fut merveilleux et grand, lorsque vinrent les Français, les Bretons, les Normands. Les routiers s’enfuirent alors et rentrèrent [dans la ville], et l’archevêque fut dolent à cause de son neveu. Le lendemain matin, avant tierce sonnant, [2575] arrivaient du côté de Cahors je ne sais combien de croisés. Ceux de Montauban, qui gardent les chemins, les assaillent au passage par derrière et par devant. La nouvelle en arrive aussitôt au siége : le comte Baudouin se revêt en hâte de ses armes, [2580] et tous ses compagnons s’arment promptement : Armant de Montlanart[3], monté sur un bon cheval courant, et les fils d’Ugo del Brolh, qui sont preux et vaillants, les poursuivirent tellement de toutes parts, qu’ils y gagnèrent huit bons chevaux, dont un gris [2585] qu’eut un arbalétrier [4].

  1. On sait que ce mot a toujours un sens très-méprisant au moyen-âge.
  2. P. de V.-C. ch. LXIII (Bouq. 66 e) : « In illo autem conflictu quidam de adversariis sagittam dirigens, comitem nostrum in pede vulneravit, sed et quendam juvenem de nostris, qui erat nepos archiepiscopi Remensis, capientes, illum post se traxerunt ; quem occidentes et turpiter detruncantes, ad nos projecerunt. »
  3. Il figure plus loin (v. 6368) parmi les défenseurs de Toulouse.
  4. Il n’est question nulle part ailleurs de cette affaire.