leur prennent de ce qui leur appartient, ils ne s’y opposeront pas[1]. [1400] En toutes choses ils se conformeront à la volonté du roi de France. Le comte devra passer la mer jusque vers le Jourdain, et y rester autant que le voudront les moines ou les cardinaux de Rome ou leur fondé de pouvoir[2]. Enfin, qu’il entre dans un ordre, celui du Temple ou celui de Saint Jean. [1405] Et quand il aura fait cela, ils[3] lui rendront ses châteaux ; et s’il ne le fait, ils le chasseront à outrance, de sorte qu’il ne lui restera rien[4].
Les hommes de la terre, chevaliers et bourgeois, quand ils ouïrent la charte qui leur est lue, [1410] disent qu’ils aimeraient mieux être tous tués ou pris que souffrir cela, ni de consentir à ce qui ferait d’eux des serfs, des vilains, des paysans. Les bourgeois de Moissac et ceux de l’Agenais disent que plutôt ils fuiraient en Bordelais[5] par eau, [1415] que d’avoir pour seigneur ni barrois (?)[6] ni français : ou ils iront s’établir,
- ↑ Cet article spécifie un droit de gîte illimité.
- ↑ On sait que les pèlerinages en terre sainte étaient imposés à titre de pénitence, dans les cas graves, longtemps avant les croisades ; voy. L. Lalanne, Bib. de l’Éc. des Ch. 2, II, 12-3.
- ↑ Les moines et les cardinaux.
- ↑ Ces conditions ont été mises en latin d’après la réd. en pr. pour être insérées dans les collections des conciles, voy. Mansi. XXII, 815.
- ↑ Pour être sous la protection du roi d’Angleterre.
- ↑ Barrau, mot que Fauriel traduit ici par « clerc », mettant, j’ignore pourquoi, ce mot entre ( ). Il paraît (voy. Romania, IV, 272-3) que les Barrau étaient ceux qui avaient pour cri de guerre a Bar ! cri que G. de Tud. attribue (v. 1847) aux Allemands, mais qui devait être propre aux hommes du comte de Bar. Il