peine [1120] de Carcassonne, [de savoir] à qui confier la cité ; mais à la fin, on lui conseilla [de la confier] à Lambert de Creci qui est fort riche et honoré, ou à Rainier de Chauderon : on s’adressa à ces deux-là, mais ils n’y resteraient pas chacun pour un royaume, [1125] tant ils voient que le pays est plein de méchanceté. Mais ensuite ils prièrent tous Guillaume de Contre, qui dit, après y avoir réfléchi, qu’il y resterait (à Carcassonne). Mais le comte de Montfort en fut très-affligé : s’il avait eu quelque autre à y mettre, il ne l’y eût pas laissé, [1130] car en toute la terre il n’y a plus sensé, ni meilleur chevalier ni plus solide, plus courtois ni plus preux ni de plus grande loyauté, Dieu me bénisse !
Guillaume de Contre dit alors, [1135] après y avoir réfléchi et entendu la proposition : « Au nom de Jésus-Christ et de Sainte Marie, je resterai ici dedans, puisque chacun m’en prie. » Le comte de Montfort ne le laisserait pas s’il pouvait faire autrement, mais finalement, [1140] n’ayant personne qui veuille rester, il y consent avec peine. Les barons de l’armée et la chevalerie, aussi la comtesse, tous[1] veulent qu’il en soit ainsi. Et le comte de Montfort lui a donné pour compagnons Crépin de Rochefort[2], homme