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croisade contre les albigeois.

laient pas se convertir, malgré qu’on les en priât[1]. [325] L’évêque du Puy[2] vint là devers Chacer[3] ; il eut de la Caussade[4] et du Bourg[5] force deniers. Du Bourg Saint-Antonin où il vint tout d’abord, il s’en ira à l’ost de Casseneuil ; qui lui semble peu nombreuse et à laquelle il veut se réunir[6]. [330] Aux habitants de Villemur[7] il survint un cruel malheur : un garçon leur dit que l’ost veut se mettre en marche, et qu’elle a déjà levé le siége de Casseneuil. À cette nouvelle ils mirent le feu à la ville et la brûlèrent le lundi au soir, [335] puis ils s’enfuirent au clair de la lune. De cette ost ci je ne vous veux plus parler pour le présent : je vais vous ramener à l’autre qui était à Montpellier. Le comte Raimon les guide (les croisés) qui leur rend bien service. Il marche toujours en tête et les fait héberger [340] par la terre de son neveu qui lui fait la guerre, le fils de sa sœur.

  1. La prise de Puy-la-Roque, de Casseneuil, et en général les faits et gestes de l’ost venant du côté d’Agen (v. 300), ne sont mentionnés dans aucune autre source ; ce qui est d’autant plus regrettable que la narration de G. de Tud. est visiblement fort confuse.
  2. Bertrand I ; voy. Gall. Christ. II, 708.
  3. Selon la table de Fauriel, Chacer serait le village appelé maintenant les Cassés, arr. de Castelnaudary, situé entre Toulouse et Carcassonne, et qui est mentionné plus loin, vv. 1883 et 2360 ; mais, outre que ce lieu, par sa position topographique, convient peu ici, le texte porte Chacer, et non comme aux vers 1883 et 2360 Cassers précédé d’un article pluriel.
  4. Tarn-et-Gar., arr. de Montauban.
  5. Du Bourg Saint-Antonin, Tarn-et-Garonne.
  6. Les v. 327-9, dont le sens est douteux, ne sont pas représentés dans la rédaction en prose.
  7. Haute-Garonne, arr. de Toulouse.