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introduction, § xiii.

ms. qui n’a pas été exécuté par l’auteur lui-même ou sous ses yeux. Les altérations de cette seconde catégorie ne peuvent manquer d’être particulièrement nombreuses dans la partie composée par Guillem de Tudèle où la langue, par son irrégularité même, provoquait pour ainsi dire les corrections plus ou moins arbitraires des copistes. La seconde partie, œuvre d’un homme du Midi écrivant sa langue, a dû être plus respectée par les scribes, mais toutefois, comme on l’a vu au paragraphe précédent, les éléments font défaut pour rétablir avec certitude la langue de l’auteur. À plus forte raison est-il à peu près impossible de restituer à sa forme originale la langue mélangée de G. de Tudèle. Par suite, je suis arrivé à la conclusion que le parti le plus prudent était de s’en tenir à la graphie de l’auteur. Cette idée n’était pas, tandis que le premier volume s’imprimait, aussi arrêtée chez moi qu’elle l’est maintenant. De là certaines corrections orthographiques qu’il eût mieux valu ne pas faire, de là quelque inconséquence dans la façon de traiter des cas identiques. Le défaut de conséquence est d’ailleurs sans importance parce qu’il s’agit de faits ordinairement assez insignifiants, et surtout parce « que les leçons rejetées du texte sont enregistrées au bas des pages. Quant aux altérations beaucoup plus profondes de la première catégorie, elles ont nécessité de ma part un très grand nombre de corrections dont les unes, celles qui m’ont paru assurées, ont pris place dans le texte, les autres, plus ou moins hypothétiques, étant proposées en note, avec ou sans point d’interrogation, selon le degré de probabilité que je leur attribue. Je me suis aidé, non sans profit, de la rédaction en prose que le premier éditeur avait complètement négligée. Malheureusement, ce remaniement tardif de notre poème abonde en inexactitudes de tout genre et bien souvent n’offre qu’un