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introduction, § x.

vers à la fin de la laisse CCVIII, et les autres récits sont également insuffisants. En revanche, il s’étend longuement[1] sur un combat entre la troupe de Bernart de Comminges et celle de ce Joris qui a été déjà mentionné ci-dessus. Cette affaire, dont l’importance paraît avoir été médiocre, et qui n’est mentionnée ni par Pierre de Vaux-Cernai ni par Guillaume de Puylaurens, est racontée avec des détails, en eux-mêmes intéressants, qui doivent avoir été fournis par quelqu’un des combattants, à supposer que l’auteur n’ait pas été lui-même témoin oculaire. Le poète nous montre ensuite le jeune comte, qui est de plus en plus mis en évidence, tandis que le comte son père disparaît complètement de la scène[2], se rendant à Toulouse[3], au retour sans doute de l’expédition annoncée à la fin de la laisse CCVIII. Suit une page[4] sur le siège mis devant Marmande en mai 1219[5] par Amauri de Montfort. Laissant de côté ce siège dont il ne paraît pas connaître encore le résultat, il passe au récit du combat de Baziège, qui lui donne l’occasion d’exalter la vaillance de ses héros favoris, le comte de Foix, son fils Rogier Bernart, et par-dessus tout le jeune comte de Toulouse[6]. Ici encore il y a de ces détails qui indiquent ou que l’auteur assista au combat ou qu’il fut renseigné par un de ceux qui y prirent part.

  1. V. 8790-942.
  2. Ceci est conforme à l’histoire. Depuis 1216 on a des chartes du jeune comte qui le montrent agissant au lieu et place de son père. Dès l’époque de son mariage, en 1211, celui-ci lui avait fait, au témoignage de G. de Puylaurens (ch. XVIII), donation de Toulouse.
  3. V. 8943-4.
  4. V. 8945-72.
  5. Voy. II, 443, n. 1.
  6. V. 8973-9210.