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» Présidant en effet, en 1899, la distribution des récompenses de notre école des beaux-arts, M. Le Préfet, dans un discours très apprécié, faisait valoir l'intérêt qu'il y avait de passer, pour l'art décoratif enseigné à l'école, de la composition théorique à l'appli cation pratique. » La direction de l'école mettant à profit ces bons conseils et se souvenant qu'au XVIIIme siècle, il existait à Montpellier des faïenceries importantes dont la réputation était grande, a fait une tentative vers cette industrie. Les premiers résultats sont des plus encourageants, puisque l'école a pu, cette année, exposer parmi les travaux de ses élèves, des objets en céramique pour lesquels le jury extraordinaire de l'école a voté à l'unanimité des félicitations au professeur de la classe d'art décoratif, M. Henri Michel, et qu'au concours général de composition décorative appliquée à l'industrie, qui a lieu toutes les années entre les écoles d'art de France, nos élèves ont remporté Le 2me et le 4me prix. Paris ayant eu le 1er.

Il convient donc de continuer ces essais, et cela d'autant plus, qu'il y a non seulement à Montpellier, mais sur de nombreux points du département de l'Hérault, des argiles qui se prêtent admirablement à l'industrie céramique. Le but poursuivi, et que l'on peut très certainement atteindre, est en somme de faire revivre l'industrie céramique à Montpellier, en employant Les argiles de tout le département.

» Les sacrifices que l'on nous demande sont de peu d'importance, eu égard surtout aux résultats que l'on doit certainement obtenir. Les frais d'organisation du cours pratique d'art céramique s'élèveraient, suivant le détail qui figure au dossier et qui a été fourni par le secrétaire-adjoint de la Commission Départementale, M. Brézet dont les connaissances pratiques en céramique sont fort étendues, et qui a déjà mis toute son expérience au service de l'école avec un zèle auquel il convient de rendre hommage, les frais d'organisation s'élèveraient à 1,025 fr. Quant aux dépenses annuelles pour une classe d'une quinzaine d'élèves travaillant 12 heures par semaine, elles se porteraient à 2,125 fr., soit au total pour la première année, 3,150 fr. Un tiers seulement de la dépense incomberait au département, les deux autres tiers devant être fournis par l'État et la ville de Montpellier.

»Votre Commission des finances vous propose donc de voter dans ce but une somme de 1,050 fr., représentant le tiers de la dépense incombant au département, et d'inscrire ce crédit au chapitre XVIII, §1 du budget ordinaire de 1902. »

Le Conseil Général adopte

Plus tard, par délibération en date du 2 Décembre 1902, le Conseil Municipal de Montpellier s'associa à l'œuvre entreprise par le Conseil Général. De ce fait, le cours d'art céramique qu'avait demandé M. Ernest Michel pour son école se trouva créé en principe. Il devint effectif au mois de Mars 1903 (erreur de typo 1905 corrigée manuellement en 1903) : M. Jouneau, qui avait remplacé M. Ernest Michel à la direction de l'École régionale des Beaux-Arts, ayant été nommé au professorat de ce cours, avez M. Brézet, comme aide-préparateur.

Les nombreuses manifestations d'art céramique local qui se sont produites depuis cette époque, tant aux expositions de la Société artistique de l'Hérault que dans diverses vitrines de la ville, ont vivement intéressé le public Montpelliérain et encore plus spécialement ceux de nos édiles qui ont le souci d'un avenir plus prospère pour notre « petite patrie », tant éprouvée depuis quelques années par l'avilissement de son seul produit naturel : le vin.

À côté de l'œuvre de nos Pouvoirs publics, nous avons le devoir de constater les efforts individuels tentés dans le même sens.

Parmi ces derniers, l'effort plus louable — le plus utile à notre avis — c'est la création de la nouvelle Faïencerie de Montpellier, par M, Raoul Dussol, sculpteur statuaire, 10, rue du plan d'Agde, et de l'école professionnelle qui y est adjointe [1].


  1. Cette école professionnelle, subventionnée par M. P. Arnavielhe, industriel, Président du Tribunal de Commerce de Montpellier, s'est ouverte le 1er Février 1905, sous le haut patronage de MM. Arnaud, Préfet de l'Hérault, et Laissac, Président du Conseil Général.