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De la Bulle d’Or.

les Princes Electeurs qui ſont les colomnes & les arcs-boutans de l’Empire, ſoient inſtruits & ayent la connoiſſance de pluſieurs Langues ; parce qu’étant obligés de ſoulager l’Empereur en ſes plus importantes affaires, il eſt néceſſaire qu’ils entendent plusieurs perſonnes, & que réciproquement ils ſe puiſſent faire entendre à plusieurs ?

2. C’eſt pourquoi Nous ordonnons que les fils, ou Héritiers & Succeſſeurs des Illuſtres Princes Electeurs ; ſçavoir, du Roi de Boheme, du Comte Palatin du Rhin, du Duc de Saxe & du Marquis de Brandebourg, qui ſavent aparenment la Langue Allemande, parce qu’ils la doivent avoir apriſe dès leur enfance ; étant parvenus à l’âge de ſept ans, ſe faſſent inſtruire aux Langues Latine, Italienne & Eſclavone, en telle ſorte qu’ayant atteint la quatorzième année de leur âge, ils y ſoient ſavans, ſelon le talent que Dieu leur en aura donné : ce que Nous ne jugeons pas ſeulement utile, mais auſſi néceſſaire, à cauſe que l’uſage de ces Langues eſt fort ordinaire dans l’Empire pour le maniement de ſes plus importantes affaires.

3. Nous laiſſons toutefois à l’option des Peres le particulier de cette inſtruction ; enſorte qu’il dépendra d’eux d’envoyer leurs fils, ou les parens qu’ils jugeront leur devoir aparenment ſuccéder en l’Electorat, aux lieux où ils pourront aprendre commodément ces Langues, ou de leur donner dans leurs Maiſons des Précepteurs & de jeunes camarades, par l’inſtruction & la converſation deſquels ils puiſſent s’inſtruire dans ces Langues.


FIN.