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lui obtint une bourse dans un séminaire d’Odessa. Là il se conduisit plus mal encore ; ses incartades le firent chasser de l’établissement, et l’on raconte même qu’il fut reconduit à la frontière entre deux gendarmes russes.

Au lieu de retourner chez lui, il se mêla à la société des émigrés en Roumanie, composée naturellement des éléments les plus hétérogènes. Il ne faut pas que cette colonie d’émigrés fasse naître chez le lecteur des idées sentimentales. Qu’on ne s’imagine pas des visages pâles où la douleur est empreinte, des yeux voilés de mélancolie, des lèvres tremblant en prononçant le nom de la patrie. Sans doute cette colonie ne se recrutait pas uniquement parmi les propres à rien qui mendiaient de porte en porte en clamant leur martyre, très capables de compléter une recette insuffisante par des moyens d’une légalité douteuse. Cependant il est notoire que beaucoup de ces émigrés formaient des bandes qui, la nuit, pour se procurer des moyens d’existence, se livraient à des déprédations sur la propriété d’autrui, avec ou sans les instruments usités pour ce genre d’exercice. Une apologie vraiment savoureuse de cette société interlope se trouve dans la Collection de rapports du ministère de l’instruction publique bulgare, qui