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était arrivé au fauteuil présidentiel du Sobranjé. Après l’expulsion violente du prince Alexandre, une tempête furieuse gronda dans tout le pays. Le matin même du jour qui suivit l’attentat nocturne, une contre-révolution éclata au sein même du peuple ; la Roumélie orientale se déclara pour le prince Alexandre, imitée en cela par la brigade de Viddin qui tenait garnison dans toutes les localités de la Bulgarie jusqu’à Lowtscha et Plevna. Ces partisans prirent nettement position contre le gouvernement provisoire de Solia et envoyèrent une députation au prince Alexandre. Toutefois Stambouloff, président de l’Assemblée, resta sourd et muet aussi longtemps que les choses n’eurent pas pris une tournure nettement favorable à Alexandre. Il ne se déclara enfin qu’après avoir reçu de tous les points du pays des milliers de lettres de mise en demeure et de sommation de se prononcer pour le prince injustement dépossédé.

En sa qualité de régent, Stambouloff ne pouvait continuer longtemps la politique de bascule et d’atermoiement. Le peuple bulgare réclamait un prince, et les candidats mis en avant par la Russie n’étaient pas pris beaucoup plus au sérieux que l’homme de paille du futur Étienne I{er}}. Il fallait faire son choix et prendre parti nettement. L’élection