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nouveau la question dynastique et de sacrifier l’intégralité du territoire bulgare. La Russie ne peut avoir de relations normales qu’avec une Bulgarie indépendante. Le Prince est l’autorité compétente pour établir ces relations, lui qui, d’après la constitution, représente la nation vis-à-vis de l’étranger. Cessons donc de nous diviser en russophobes et russophiles ! Comme les autres États des Balkans, faisons de la politique intérieure notre préoccupation première, d’autant plus que tous les Bulgares sont également persuadés que l’amitié de la Russie est chose nécessaire pour la nation. » Ce programme conclut-il au sacrifice des intérêts bulgares ? N’exprime-t-il pas plutôt énergiquement les conditions essentielles de l’État bulgare indépendant qui put longtemps, grâce à elles, mener une existence provisoire, et qui, arrivé à la forme définitive des institutions, doit travailler sans relâche à consolider ce qui lui sert de base et d’appui ?

Et maintenant qu’à ce programme d’une politique pacifique et circonspecte on compare la politique de Stamboulolf, dont les provocations continuelles envers la Russie menaçaient à l’intérieur de jeter la nation dans l’anarchie, et à l’extérieur de la condamner dans l’avenir à des échecs sans cesse renouvelés.