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le prince Ferdinand depuis que ce dernier a été nommé souverain de la Bulgarie. À en croire des insinuations provenant de la même source, le Prince n’aurait-il pas cherché à affermir sa situation en comblant de cadeaux son entourage et des fonctionnaires subalternes !

S’il est vrai que le prince Ferdinand a toujours désiré combler le gouffre qui sépare la Bulgarie de la Russie, jamais il n’a entendu obtenir ce résultat en sacrifiant l’indépendance nationale de la Bulgarie. S’il a toujours à cœur de se réconcilier avec la Russie, c’est qu’il a justement reconnu que sa reconnaissance par cette puissance contribuerait grandement à régulariser la situation internationale de la Bulgarie. On lui a rendu à Londres les honneurs dus à un souverain, on l’a accueilli à Vienne d’une façon des plus sympathiques ; dès lors il a pu croire que seule l’influence de la Russie empêchait les puissances de le reconnaître ; d’ailleurs tous les hommes d’État avec lesquels il a eu l’occasion de s’entretenir à ce sujet lui ont conseillé de travailler à amener un changement dans les dispositions de la Russie à son égard. Était-il donc illégal de mettre fin aux provocations de Stambouloff envers la Russie ? Comment a-t-on pu, dans l’Assemblée des représentants d’une grande