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hors de sa maison, entouré de cette même bande de scélérats, de vils acolytes qui autrefois trouvaient des avantages fort appréciables à lui servir d’instruments et qui aujourd’hui ne trouveraient plus personne pour rémunérer leurs services.

Ce que fit Stambouloff après sa chute pour se venger du Prince, nous le dirons dans le chapitre suivant. Il serait difficile de trouver dans l’histoire un autre exemple d’un manque aussi complet de sens moral, d’une déloyauté aussi flagrante contre sa propre patrie, faisant aussi bon marché de ce rôle de sauveur joué autrefois avec tant d’aplomb.

Le prince Ferdinand, fort de la conscience du devoir accompli, du soin constant et de l’abnégation qu’il a apportés à sa mission difficile, peut regarder de haut les manœuvres hostiles de son ancien ministre, aveuglé par la haine. Depuis qu’il a éloigné Stambouloff, la confiance et l’amour du peuple bulgare entourent plus que jamais le trône. Autrefois, quand il témoignait le désir de faire un voyage dans le pays, Stambouloff lui parlait aussitôt, avec des airs épouvantés, de conspirations, de complots, d’attentats contre sa personne fomentés par la Russie.

— Ce n’est qu’à Sofia, répétait-il d’un ton de mystère, que je suis sûr de pouvoir efficacement