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de régent, avait au contraire précipité l’exécution des malheureux prisonniers. Un télégramme de violents reproches fut expédié aussitôt au ministre ; mais, hélas ! le mal était irréparable !

La mesure n’était pas comble encore. Ces intègres et braves patriotes Stoiloff, Natchowitch, Radoslawoff, qui, à l’occasion du procès Popoff, avaient rompu courageusement avec Stambouloff, devaient d’abord, poussés par la menace d’un danger terrible, imminent, et malgré les mesures d’un terrorisme poussé jusqu’à la démence prises par Stambouloff, réunir autour d’eux un parti d’opposition. C’est alors seulement que l’heure de la réparation finale devait sonner pour Stambouloff.

Au commencement de l’année 1894, les choses en étaient arrivées au point que nous indiquons. L’opposition ne pouvait plus être comprimée que par la violence et l’arbitraire ; l’exaspération générale devenait formidable. Même la doctrine sacrosainte de la haine nationale contre la Russie avait perdu sa toute-puissance d’autrefois, en présence de l’intolérable tyrannie que l’homme en qui s’incarnait ce dogme faisait peser sur le pays. À diverses reprises, Stambouloff avait demandé qu’on mît les troupes à sa disposition ; mais toujours cette demande avait été repoussée par le ministre de la