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Prince s’y étant naturellement refusé, il se vengea en livrant à la publicité une lettre confidentielle dans laquelle Savoff implorait la protection du Prince contre les persécutions de Stambouloff.

Nous avons rapporté ces incidents concernant l’armée sans tenir compte de leur ordre chronologique ; mais après ces quelques échantillons de son savoir-faire, il apparaîtra clairement que le patriotisme de Stambouloff n’était nullement à la hauteur de son ambition ou plutôt de sa soif de domination et de sa cupidité. Il est nécessaire d’appuyer encore sur ce point, afin que l’opinion publique ne se laisse pas tromper par le portrait si flatté que Stambouloff aime à faire de lui-même, afin qu’elle distingue sur sa vraie physionomie les stigmates indéniables du vice et des plus bas instincts. Nous savons que c’est une besogne ingrate de détruire des légendes qui se sont formées au loin, mais il le faut dans l’intérêt de la Bulgarie et de la vérité historique.

Dans l’intérêt de la Bulgarie, disons-nous. En effet, Stambouloff depuis sa chute a su, grâce à ses agents secrets à l’étranger, discréditer sa propre nation et jeter le blâme sur le Prince à qui il fut redevable de sa fortune politique ; calomnies semées avec un art peu différent de celui dont il