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qui avait toujours maintenu dans leur intégrité les prérogatives de la couronne même vis-à-vis de Stambouloff et ne lui avait jamais laissé signer les nominations d’officiers, expédia en hâte les pièces que lui soumettait le ministre de la guerre, tandis que Stambouloff attendait dans une pièce voisine. Quand son tour d’audience fut venu, il entra pour présenter au Prince ses compliments de condoléance et lui faire signer le décret lui conférant les pouvoirs de régent, comme cela se pratique chaque fois que le souverain voyage à l’étranger. Lorsqu’il vit ce qui s’était passé pendant son absence, il ne se sentit pas de rage, et tandis qu’il accompagnait le Prince jusqu’à sa voiture, se tournant vers un des secrétaires, il dit à haute voix : « Non ! ce manque de confiance me révolte ! Jamais je ne pardonnerai cela au Prince !»

Ce n’était pas la première incartade de ce genre qu’il se permettait. Certain jour que le Prince avait organisé une course pour officiers de cavalerie à laquelle Stambouloff n’avait pas été invité, celui-ci s’en plaignit au major Markoff en une épître furibonde. Il y a mieux. Pendant l’affaire Savoff, il fit irruption, la nuit, dans les appartements du Prince, pour lui arracher son consentement à l’emprisonnement de l’homme qu’il avait déshonoré. Le