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en faire son instrument docile, et par elle se rendre maître absolu. Il fit entrer dans le corps des officiers des individus louches et tarés ; Mutkuroff, à qui il avait donné sa sœur en mariage et qu’il fit ministre de la guerre, devait l’aider à réaliser ses projets. Plus tard, la collision finale qui devait renverser Stambouloff se produisit précisément à propos d’une question militaire. Le ministre de la guerre Savoff, excellent homme et soldat distingué, s’était vu contraint, au commencement de janvier 1894, de demander une réparation par les armes à Stambouloff qui l’avait outragé dans l’honneur de sa famille. Au lieu de répondre en galant homme à la provocation, Stambouloff se servit de tous les moyens que lui conférait son pouvoir, et employa les scélérats qui lui obéissaient aveuglément à organiser une véritable razzia contre Savoff, qui fut forcé de se réfugier à l’étranger. Le prince Ferdinand confia alors le portefeuille de la guerre au colonel Petroff.

En mai 1894, une dépêche appela le Prince à Munich pour les obsèques de sa sœur, la princesse Amélie de Bavière. Avant son départ, le ministre de la guerre vint présenter à la signature une liste de nominations et un certain nombre de documents concernant l’administration militaire. Le Prince,