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suivit la déposition violente du souverain, il avait rétabli l’ordre et fait tout ce qui dépendait de lui pour retenir Alexandre en Bulgarie. Plus tard, il s’était attaché au prince Ferdinand, et celui-ci goûtait fort l’amitié de cet homme fidèle, loyal et aimable. À la cour et dans l’armée, Popoff était apprécié comme il le méritait. Il n’en fallait pas davantage pour que Stambouloff jurât sa perte. D’abord il voulut amener le prince Ferdinand à éloigner Popoff ; ayant échoué dans cette tentative, il accusa cet officier honorable de détournements et de malversations. Ce fut un procès où l’on produisit de faux documents, où vinrent déposer des témoins soudoyés par le ministre, bref un procès absolument scandaleux. Le Prince tenta d’intervenir en faveur de Popoff ; ce fut en vain, Popoff fut condamné. Deux hommes d’honneur, Stoiloff et Natchowitch, collègues de Stambouloff dans le ministère, comprenant alors qu’il n’y avait aucun profit pour la patrie ni pour leur bonne renommée à rester les collaborateurs d’un tel personnage, donnèrent leur démission et attendirent leur heure ; leur espoir ne fut pas déçu : Stambouloff est aujourd’hui tombé, et eux, aux côtés du Prince, dirigent la politique intérieure et extérieure de leur pays.