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critique n’hésita pas à se séparer de Stambouloff, put empêcher la formation d’un parti russe en Bulgarie. Un parti « russe », disons-nous, car les tendances qu’on désigne actuellement à l’étranger sous le nom de russophiles sont, au contraire, essentiellement bulgares, et ceux qu’on affuble à tort de cette épithète, n’en sont pas moins patriotes ardents parce qu’ils témoignent pleine confiance dans un gouvernement tranquille, honnête et sage, s’efforçant de tenir la balance égale entre les partis politiques, de calmer les passions, de garantir la liberté individuelle, de favoriser l’expansion commerciale, et désirant par suite le rétablissement des bons rapports avec la Russie et la reconnaissance officielle du Prince par l’Europe.

Mais, sans insister, pour l’instant, sur la marche de l’évolution politique, revenons aux rapports du Prince et de son premier ministre, car le gouvernement de Stambouloff pendant sept années, sous ses aspects avantageux ou défavorables, n’est que l’expression fidèle de ces rapports.

C’est au mois de mars 1888 que Stambouloff se sentit assez fort pour frapper un grand coup. Il fallait à tout prix éloigner le major Popoff de la personne du Prince. Popoff avait été l’un des fidèles d’Alexandre de Battenberg. Le jour qui