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tion ici de caractère et de procédés ; — mais chez lui le sentiment d’une reconnaissance qu’il ne marchanda jamais et la conscience de la responsabilité qu’il avait assumée l’emportèrent ; sur toute autre considération.

Mais bientôt un des vices du caractère du ministre apparut clairement. Le Prince qui couvrait le ministre de son autorité fut systématiquement isolé ; une sorte de muraille de la Chine le sépara du monde extérieur, Stambouloff l’entoura de ses propres créatures, depuis les aides de camp jusqu’aux derniers laquais, et attira à lui le pouvoir tout entier. Il s’attaqua avec une rage de fauve à tous ceux chez lesquels il soupçonnait le désir de s’interposer entre lui et le Prince. Non point par zèle patriotique, comme on le verra par la suite, mais pour ne laisser personne s’élever à côté de lui, pour devenir un de ces tout-puissants maires du palais comme il s’en trouvait à la cour des Mérovingiens, et arriver à satisfaire ainsi ses instincts de domination et de cupidité.

Il faut reconnaître que, pendant les premières années du règne du prince Ferdinand, la main de fer de Stambouloff a tenu les rênes avec une rigueur utile et même indispensable.

Les attentats et les complots tramés par des