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LE PRINCE FERDINAND

Le prince Ferdinand de Saxe-Cobourg était âgé de vingt-six ans lorsque, élu par l’Assemblée nationale bulgare, il prit la résolution de se rendre à Sofia, résolution chevaleresque et digne du noble sang qui coule dans ses veines. À cette démarche hardie, l’Europe secoua la tête d’un air de doute, car il paraissait fort improbable, après tout ce qui s’était passé en Bulgarie, que le jeune Prince pût s’acclimater dans sa nouvelle patrie, et réaliser les espérances qu’elle plaçait en lui. Il les a réalisées, cependant, mais au prix de quelle patience, de quelle sagesse, de quelle abnégation ! On ne s’en est bien rendu compte que le 18 mai 1894, alors que, obéissant aux exigences de la situation, il se sépara de Stambouloff, pour éviter à la nation bulgare la ruine matérielle et les désastres politiques qui la menaçaient.

Sept années s’étaient écoulées depuis le 22