Page:La Bulgarie au lendemain d'une crise, 1895.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment qu’ils se proposent — d’accord avec le prince — d’appliquer à la Bulgarie. Le discours prononcé par le président du conseil devant le Sobranyé, le 5 novembre 1894, comporte de nombreux desiderata : stricte observation des traités, améliorations à l’intérieur, rapports amicaux avec la Porte, rétablissement des relations normales avec la Russie, à condition que cette puissance n’exige rien de plus que l’amitié à laquelle lui donnent droit les services rendus à la Bulgarie, amitié dont le prince Ferdinand, représentant constitutionnel de la nation dans ses rapports avec l’étranger, ne s’est jamais départi. C’est là un programme clair, ne laissant aucune prise à l’équivoque. On peut trouver qu’il est vaste, et que sa réalisation ne pourrait être obtenue que par des hommes d’État d’une habileté politique consommée ; mais réduit à ses grandes lignes, il peut se résumer ainsi : La Bulgarie entend rester ce qu’elle est, avec l’agrément de la Russie s’il se peut, sans l’agrément de la Russie s’il le faut.

Ce serait folie de déclarer un tel programme « russophile » parce qu’il n’affiche pas une russophobie provocatrice. La politique bulgare ne saurait jamais être que nationale. Le 18 mai 1894 ne l’a pas fait dévier de la route immuable qu’elle