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ni de votre miel, ni de votre aiguillon », disait déjà Dragan Zankoff en 1880, et l’on n’a pas oublié à Sofia la petite guerre que se livrèrent longtemps Karaweloff et l’agence russe. L’origine de cette petite guerre fut la conduite outrageante tenue par Bogdanoff, secrétaire de l’agence, à l’égard de Karaweloff, alors premier ministre ; mais elle fut officiellement déclarée lorsque, après Slivnitza, le journal du gouvernement, désavouant les paroles de remerciement du prince Alexandre aux officiers russes pour avoir organisé l’armée bulgare et contribué ainsi à la victoire sur les Serbes, insinua que ces louanges et ces remerciements n’étaient dus qu’aux Bulgares.

Sans doute, ces petits faits isolés seront rejetés au second plan par l’histoire qui juge de plus haut et de plus loin, mais leur importance symptomatique n’échappera pas au politicien avisé.

Quelque opinion que l’on professe sur la scission qui remonte à l’époque de l’Union de Philippopoli, il est grand temps de soumettre à un examen sérieux et définitif l’expression « russophile » en ce qui concerne la Bulgarie. Une définition précise est d’autant plus indispensable qu’on a trop longtemps incarné dans la personnalité d’Étienne Stambouloff l’opposition à la Russie, alors que cet