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libérés ; on reconnut que, pour les Russes, la Bulgarie ne serait qu’un tremplin, si jamais elle oubliait ce principe que Salluste nous présente comme la sagesse suprême en politique, à savoir que les moyens qui fondent un État sont ceux qui contribuent à maintenir son existence.

Qu’on comprenne bien notre pensée. La Russie n’y peut rien changer ; il lui faut regarder le principe des nationalités slaves et l’orthodoxie comme Ses deux étoiles conductrices, celles par lesquelles, dès l’origine, elle s’est laissé guider, suivant en cela sa destinée historique. Il a pu se produire des temps d’arrêt dans cette marche, mais jamais de longue durée. Plus ça change, plus c’est la même chose. Voilà pour la Bulgarie les bornes de la reconnaissance ; en deçà, il y a place suffisante pour un rapprochement ; il n’en existe point au delà.

Pour le patriote bulgare, les fondements sur lesquels repose l’édifice national sont : la dynastie, l’indépendance territoriale et morale, le maintien énergique des institutions nationales dans leur intégralité ; or, la Russie a tenté de saper ces fondements ; de là les désillusions qu’elle a éprouvées dans sa politique bulgare, sans qu’on puisse en rendre les Bulgares responsables.

Les Russes ont condamné l’Union nationale