Page:La Bruyere - Caracteres ed 1696.djvu/133

Cette page n’a pas encore été corrigée

veut plus manger : elle s’affaiblit ; ſon eſprit s’égare ; elle prend ſon frère pour Ctéſiphon, & elle luy parle comme à un amant ; elle ſe détrompe, rougit de ſon égarement ; elle retombe bientoſt dans de plus grands, & n’en rougit plus ; elle ne les connaît plus. Alors elle craint les hommes, mais trop tard : c’eſt ſa folie. Elle a des intervalles où ſa raiſon luy revient, & où elle gémit de la retrouver. La jeuneſſe de Smyrne, qui l’a vue ſi fière & ſi inſenſible, trouve que les Dieux l’ont trop punie.