Page:La Bruyère - Les Caractères, Michallet, 1688.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lui qui consent de ne point la recevoir sans donner caution. Si quelqu’un se hasarde de lui emprunter quelques vases[1], il les lui refuse souvent, ou s’il les accorde[2], * il ne les laisse pas enlever qu’ils ne soient pesés : il fait suivre celui qui les emporte, et envoie dès le lendemain prier qu’on les lui* renvoie. A-t-il un esclave qu’il affectionne et qui l’accompagne dans la ville, il le fait marcher devant lui, de peur que s’il le perdait de vue il ne lui échappât et ne prît la fuite : à un homme qui emportant de chez lui quelque chose que ce soit, lui dirait, estimez cela, et mettez-le sur mon compte, il répondrait qu’il faut le laisser où on l’a pris, et qu’il a d’autres affaires que celle de courir après son argent.

  1. D’or ou d’argent.
  2. Ce qui se lit entre les deux étoiles n’est pas dans le grec, où le sens est interrompu, mais il est suppléé par quelques interprètes.